QU’EST CE QUE C’EST ?
L’arthrose est par définition, l’usure du cartilage articulaire. La coxarthrose est l’arthrose de la hanche. L’arthrose entraîne aussi une condensation de l’os sous chondral, des géodes et des ostéophytes.
Il en existe essentiellement deux types : – la coxarthrose primitive survient en général après 60 ans et représente 40% de l’ensemble des coxarthroses. Elle se développe sur une hanche sans malformation préalable. – la coxarthrose secondaire survient plus précocement et représente environ 60% de l’ensemble des coxarthroses. Elle est secondaire, car favorisée par certains éléments anatomiques comme des malformations congénitales (la luxation congénitale de la hanche) ou par des facteurs mécaniques, comme des traumatismes de la hanche ou des pratiques sportives prolongées, intenses.
1. Quels sont les symptômes ?
La douleur est le symptôme majeur. Elle se localise habituellement dans l’aine avec une irradiation descendante vers le genou. Elle peut aussi se situer en pleine fesse avec une irradiation postérieure dans la cuisse. Elle est en général d’apparition progressive à la marche, à la montée des escaliers. Parfois elle s’accompagne d’une boiterie. Dans la majorité des cas elle est calmée par le repos. II existe aussi des douleurs atypiques : son siège peut se situer uniquement au genou ou simplement dans la cuisse faisant évoquer une atteinte nerveuse radiculaire type cruralgie ; elle peut aussi se manifester la nuit notamment lors des poussées « aiguës».
2. Comment fait-on le diagnostic ?
L’examen clinique est le temps essentiel. Il se pratique debout, couché et à la marche. Il cherche des points douloureux articulaires et un enraidissement de la hanche. Le diagnostic peut être plus difficile dans certain cas notamment lorsque la douleur n’est pas typique, par un examen de la colonne vertébrale. La radiographie des deux hanches est indispensable au diagnostic. Elle permet de confirmer le diagnostic de coxarthrose et de préciser sa nature primitive ou secondaire. En effet certaines mesures effectuées directement sur les radiographies permettent de diagnostiquer des malformations anatomiques favorisant la coxarthrose. Le scanner et l’IRM ne sont nécessaires que pour certains cas difficiles.
3. Quels sont les principes du traitement ?
Le traitement est médical et chirurgical.
-Traitement médical
Le traitement médical vise à diminuer les douleurs et à protéger la hanche malade. En cas de coxarthrose secondaire, il ne doit pas retarder une éventuelle correction chirurgicale des anomalies anatomiques. Il existe certaines règles d’hygiène de vie à respecter dont le but est de ménager la hanche pour empêcher une destruction trop rapide : lutter contre la surcharge pondérale, porter une canne du coté opposé à la hanche douloureuse, éviter les marches trop prolongées ainsi que les activités sportives intenses, lutter contre les attitudes vicieuses (lutte contre le flessum de la hanches). L’activité physique n’est pas à bannir mais il faut privilégier les sports comme la natation ou le cyclisme.
● Les traitements antalgiques ou anti-inflammatoires visent à lutter contre la douleur pour préserver une certaine autonomie.
● Les infiltrations locales de corticoïde peuvent parfois calmer les douleurs lorsqu’il y a une crise aigue importante. Elles doivent être peu nombreuses car elles abîment les éléments de l’articulation.
● La viscosupplémentation peut parfois être proposée, pour améliorer la qualité du liquide synovial et espérer que le fonctionnement de l’articulation soit meilleur. Elle est peu souvent efficace. Elle n’a pas d’autorisation officielle (AMM) mais elle peut cependant de temps en temps être tentée.
● La kinésithérapie a pour but d’entretenir la mobilité de votre hanche et corriger des attitudes vicieuses. Le travail musculaire doit être très prudent car il a surtout tendance à augmenter les douleurs. Il faut privilégier des activités simples, peu agressives pour l’articulation, en augmentant la durée, sans accroître la difficulté de l’effort.
-Traitement chirurgical
● En cas de coxarthrose secondaire peu évoluée ou localisée, les interventions chirurgicales conservatrices visent à corriger les anomalies anatomiques existantes pour protéger la hanche.
● En cas de coxarthrose évoluée et d’inefficacité du traitement médical, seule chirurgie apporte la solution : la pose d’une prothèse totale de hanche. Ce geste doit être décidé selon l’importance de la gêne fonctionnelle et non par l’usure radiologique de votre hanche. En effet il n’y a pas de parallélisme entre ces deux facteurs. L’âge n’est pas un argument pour retarder cette solution, si la gêne est présente et si la hanche est arthrosique.